Au début des années soixante, à l’instigation de Yves de GOUVILLE (UFA) et de Jacques ESTERLIN (BEFA), furent entrepris des embellissements du site en l’occurrence des plantations, végétalisations dirait-on aujourd’hui, sur les merlons et le long de l’allée centrale du site. Les pépinières Clément emportèrent le marché.
Les pépinières Clément de la Ferté-Saint-Aubin
Achille Clément, né le 28 avril 1865, débuta sa carrière comme journalier aux pépinières Transon au lieu dit Beuvronne. Après sa formation (spécialité greffage) à L’Isle-Adam en région parisienne, il revient à La Ferté Saint Aubin en 1912 pour créer son entreprise. Il acquiert un champ, près de la scierie des Charpentiers de Paris sur le Chemin Latéral, pour y installer ses pépinières.
Son Fils Maurice, né le 14 juillet 1899, lui succède en mai 1922. En juillet de l’année suivante, il achète rue Hippolyte-Martin, une maison construite en 1909 et y installe le siège de l’entreprise.
Lorsque Maurice Clément meurt en 1939, les pépinières emploient 17 ouvriers. Sa femme prend sa suite, aidée de son fils Guy. Les pépinières Clément continueront leurs activités jusqu’en 1983.
Sur les merlons, mon père Guy planta des mille-pertuis, hypéricum en botanique, dont le système racinaire et le pouvoir couvrant empêchent l’érosion des sols. C’est ainsi que, l’été, les soutes furent revêtues d’un beau jaune jusqu’à ce qu’un hiver plus rigoureux que les autres ne les fasse disparaître.
Pour border l’allée principale, furent choisis des acacias, essence endémique des sols pauvres et acides de Sologne dans sa variété la plus ornementale et sans épines : l’acacia boule d’appellation savante « Robinia Pseudoacacia Umbraculifera ».
C’est ainsi que de la barrière d’entrée jusqu’au « stand », tous les trois mètres, mon père planta ses acacias. Ils les avaient greffés en couronne, l’année précédente, à Saint Aubin. L’opération est délicate car les greffes, fragiles, doivent être palissées d’un muselet métallique. Le simple poids d’un passereau sur le greffon et même un vent fort ruinent le travail.
A la deuxième année de plantation, début mars 1962, mon père revint tailler (courts comme il se doit !!) les acacias. Ce jeudi-là, je suis venu l’aider dans cette tâche en ramassant les branches et en transportant d’arbre en arbre la petite échelle double de sapin à quatre barreaux et dont le claquement sec à la fermeture résonne encore dans ma mémoire.
Voilà donc ma première venue sur le site pour y revenir durant un bail de 32 ans, quelques vingt ans plus tard !
Il subsiste, à ce jour, quelques dizaines de ces arbres témoins de cette anecdote qui bien sûr me tiennent à cœur.
Remerciements
Daniel CAILLOT, collectionneur de La Ferté-Saint-Aubin.
Michel CLERGEAU, Vice président de l’Association pour la Connaissance et la Sauvegarde du Patrimoine Fertésien.
Plus d’informations
Collectif, La Ferté-Saint-Aubin, porte de la Sologne, Maury Imprimeur, Octobre 2002.
Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement de Seine-et-Marne, Arboretum de la Petite Loiterie, Fiche Robinia Pseudoacacia Umbraculifera.
Sources
Association pour la Connaissance et la Sauvegarde du Patrimoine Fertésien