La première école nationale d’enseignement primaire supérieur et d’enseignement professionnel préparatoire à l’apprentissage a été construite entre 1883 et 1887 sur les hauteurs de Vierzon et fut destinée à servir de modèle aux futures Écoles Nationales Professionnelles (ENP).
Les frères BRANDT (Edgar et Jules) la fréquenterons dans les années 1894-1898.
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L’École.
Les élèves qui passaient par l’ENP Vierzon, étaient appelés les Vierz’Arts. Ce passage à Vierzon était un gage de qualité qui leur permettait de rentrer dans les meilleures entreprises de l’époque.
Le 1er octobre 1887, la section de la formation professionnelle accueille ses 40 premiers élèves, avec mission de leurs apprendre en trois d’années d’études l’un des métiers suivants : ajustage, menuiserie, forge, dessin industriel.
En juin 1902, la durée des études est portée à quatre années et le nombre de spécialités enseignées augmentent.
En juin 1909, une section préparatoire est annexée à l’école, et le décret du 7 novembre 1911 attribue à l’École nationale professionnelle de Vierzon la dénomination « Henri Brisson », du nom de son principal promoteur.
On y trouve une infirmerie, la direction, un économat, l’école supérieure professionnelle, un atelier de bois, un autre de fer, une fonderie, une forge, des dortoirs, un amphithéâtre et un beau château d’eau…
Concours d’admission.
L’âge nécessaire pour avoir le droit de se présenter au concours d’admission se situait entre 12 et 15 ans et le niveau de recrutement était celui des cours supérieurs et complémentaires d’école primaire. Le concours ne comportait que des épreuves écrites :
- Une dictée de quinze lignes environ suivie de questions de grammaire
- Une composition française sur un sujet simple
- Une page d’écriture (ronde, bâtarde, grosse, moyenne et fine cursive)
- Une composition d’arithmétique du niveau du programme du cours supérieur des écoles primaires élémentaires
- Des questions sur l’histoire de France depuis 1610 et sur la géographie de la France et de ses colonies.
Les élèves admis au concours devenaient internes. Après leur bizutage, ils sont appelés les « conscrits », les 2e année les « paillasses », en 3e année les « anciens » et en 4e année les « vétérans ».
Horaires.
Leurs horaires étaient très contraignants :
- Lever à 5h30 le premier trimestre, puis 5 h les autres,
- Après la toilette, étude jusqu’à 7h30,
- De 7h30 à 8 h, petit déjeuner, rangement et mise du lit « au carré »,
- A 8h, entrée dans les ateliers (jusqu’à 9h30 en 1ère année, 10h en 2nde, et midi en 3ème et 4ème année),
- A la sortie des ateliers, cours jusqu’à 18h avec une pause de 12h à 13h30 pour le déjeuner et la récréation,
- Étude de 18h à 20h,
- Dîner et coucher à 21h.
Le dimanche, les activités étaient différentes :
- Le lever était à 6h,
- La matinée était entièrement consacrée à la lecture, aux leçons particulières de musique et aux heures de retenue,
- L’après-midi, il y avait une promenade de 14h30 à 17h.
Cours.
Bâtiment de la machine motrice.
Ce bâtiment abrite une machine à vapeur de 70ch qui actionne un arbre moteur reliant en souterrain les ateliers situés de part et d’autre.
Ateliers de menuiserie.
Ateliers d’ajustages.
La Forge.
La Fonderie.
Conditions de vie.
Différents règlements existent, destinés en particulier à la « Création d’un milieu favorable à l’éducation ». Il s’applique aux élèves, aux enseignants et aux personnels et couvre tout les aspects de la vie dans l’école. De l’éducation, aux règles de sécurité dans les ateliers en passant par les bonnes manières pour se tenir à table !
Les conditions de vie de l’internat étaient assez rudimentaires. L’eau chaude n’apparaîtra pas avant 1970. Les douches ont lieu le samedi soir et sont obligatoires. Les toilettes sont « à la turque ». Les surveillants ne sont pas mieux lotis car ils n’ont pas d’eau courante : le matin un agent leur apporte un broc d’eau chaude et vide le contenu du vase de nuit dans les toilettes.
« Je n’ai pas connu le poêle au milieu de l’allée, mais pour le reste, c’était comme cela à la fin des années 60, eau froide comprise ! »
Benoit CLEMENT (Vierz’Art 1966-1969).
Uniforme.
« J’ai porté les deux uniformes bleu marine à boutons dorés ; celui de Vierzon était un mode « simplifié » de celui des Arts et Métiers (galons d’épaule en moins). Le costume des Arts est celui des aspirants de marine suivant la destination initiale ordonnée par Napoléon en 1810 de former des Ingénieurs susceptibles de « forger » une Marine capable de rivaliser avec les Anglais. »
Benoit CLEMENT (Vierz’Art 1966-1969 puis Gadz’arts An 172).
Le Lycée polyvalent Henri Brisson, aujourd’hui.
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Remerciements
Claude, Denis, Jérôme, Benoît.
Sources
J. Roux – « Les écoles nationales professionnelles : but, organisation, fonctionnement, conditions d’admission, sujets de concours », Paris Librairie Vuibert, 1916. (Gallica).
Jean-philippe Desbordes, Claude Richoux – « L’Ecole Nationale Professionnelle de Vierzon » – Édition La Bouinotte – Mars 2011.
Indre 1914-1918 – L’École Nationale Professionnelle Vierzon dans la Grande Guerre
Indre 1914-1918 – ENP Concours d’entrée 1914 et si vous le tentiez ?
Livet Histoire – École Nationale Professionnelle de Vierzon
Livet Histoire – Présentation des Écoles nationales professionnelles
Vierzonitude – Du prestigieux lycée Henri-Brisson à une école de musique
L’encyclopédie de Bourges – Henri Brisson
Wikipédia – Lycée Henri-Brisson
Plus d’images :
Livet Histoire – Vierzon, Vues extérieures et intérieures
Livet Histoire – Vierzon, Les Formations
Livet Histoire – Vierzon, Les Machines, outils et instruments
Livet Histoire – Vierzon, La Vie au lycée